L’éducation est l’un des outils les plus efficaces pour faire sortir durablement une communauté de la pauvreté. Il a été prouvé que les programmes d’alimentation scolaire incitent plus fortement les enfants à aller à l'école et à y rester. C’est encore plus crucial pour les filles, qui sont les premières à être retirées des programmes d’éducation lorsque la famille manque de ressources financières.
Depuis cinq ans, par le biais du développement des programmes d’alimentation scolaire, Stop Hunger soutient les initiatives « Home-Grown School Feeding » du Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies autour du monde, et plus particulièrement leurs projets d’autonomisation des femmes.
Un cercle vertueux
Lorsque les écoles s'approvisionnent auprès de petits exploitants agricoles locaux, en particulier auprès des femmes, l'impact positif se répercute au-delà des repas scolaires, et permet de soutenir l'ensemble de la communauté.
Encourager la production domestique de denrées destinées à l’alimentation scolaire développe la résilience et la durabilité des systèmes alimentaires, de la ferme à l'école. En créant 1 700 nouveaux emplois pour chaque tranche de 100 000 enfants nourris, ce système améliore les conditions de vie des communautés locales !
Pourquoi les femmes ?
Les femmes produisent 60 à 80% de la nourriture dans la plupart des pays en développement et la moitié de la production alimentaire mondiale. Paradoxalement, celles-ci ont 27 % plus de risques que les hommes de souffrir d'insécurité alimentaire grave.
Alors que la gestion du budget du ménage est encore inégalement répartie entre homme et femme dans de nombreux pays, les faits montrent que lorsque celui-ci est géré par la mère, la famille a de meilleures chances de sortir de l’insécurité alimentaire.
Comment nous engageons les femmes dans l'alimentation scolaire produite localement
Nous avons aidé le PAM à piloter des projets innovants pour soutenir les petites exploitations agricoles et les entrepreneuses impliquées dans la production alimentaire.
Le PAM commence par identifier les obstacles que rencontrent les femmes pour jouer un rôle dans les économies locales. Ensuite, des formations et - si nécessaire - un accompagnement financier sont proposés pour soutenir ces femmes et les aider à surmonter ces obstacles.
Cultiver les compétences techniques et le savoir-être
La formation permet d'acquérir des compétences techniques requises pour la production, la manipulation, la transformation et la distribution efficaces des produits. Elle les aide aussi à développer leur accès aux marchés, leur autonomie et leur confiance en soi. En outre, les programmes encouragent également la communication sur le changement de comportement social autour d'une alimentation saine, de la protection des enfants et de la prévention des violences sexiste.
Les femmes au coeur de la solution
Quels sont les avantages de cette formation ? De cette façon, plus de femmes disposent des compétences et des outils nécessaires pour participer activement à l'approvisionnement des écoles en aliments sains. Elles peuvent ainsi devenir un élément central d'un modèle autosuffisant, contribuant à assurer la sécurité alimentaire au sein de la communauté.
Découvrons cinq initiatives d'alimentation scolaire issue de production domestique que nous avons soutenues - et leur impact sur les femmes et les communautés locales !
Arménie
29 agricultrices ont reçu une formation et des équipements pour accroître la productivité de leur production de blé et être mises en relation avec de potentiels acheteurs. Deux femmes propriétaires de boulangeries et 20 employés ont reçu une formation ainsi que des équipements pour optimiser leur production de pain et les aider à faire la transition vers l’utilisation de céréales complètes plus nutritives.
Bolivie
42 agricultrices ont été formées à la production de barres et de biscuits nutritifs faits à base de quinoa. Elles ont appris la transformation des aliments, la planification et la commercialisation de ceux-ci et ont reçu les équipements nécessaires pour augmenter leur production. Elles ont également bénéficié d’un soutien pour accéder au marché des repas scolaires. Enfin ces agricultrices ont participé à des ateliers sur la confiance en soi et la sensibilisation aux violences sexistes.
Cambodge
30 agricultrices et fournisseuses ont été formées et accompagnées pour les aider à augmenter leur production de légumes et pour faciliter leur accès aux marchés et la vente de leurs produits.
Congo
160 femmes ont reçu une formation sur la production alimentaire, la planification et le marketing, ainsi que sur les normes Qualité, Hygiène et de Sécurité Alimentaire. Le PAM leur a aussi fourni les équipements nécessaires à la fabrication du "mbala pinda", une barre énergétique nutritive traditionnelle à base de pâte de manioc et de beurre de cacahuète. Grâce aux progrès effectués dans ces domaines, les femmes bénéficiaires ont pu s’implanter sur le marché local et ainsi vendre leur production aux écoles de la région.
Laos
180 agricultrices ont été formées à l'élevage, au jardinage, et ont acquis des connaissances sur le marché, la gestion des finances, la réduction des pertes après récolte, la transformation des aliments et la sécurité alimentaire. Elles ont également bénéficié de subventions pour investir dans des activités de subsistance telles que la culture vivrière, des semences, des engrais et du matériel agricole, ainsi que du petit bétail (poulets, canards ou poissons).
Ceci est le premier article d'une série explorant les initiatives d'alimentation scolaire du PAM soutenues par Stop Hunger.
Crédits photos :
Arménie : ©Sayed Asif Mahmud, PAM ; Bolivie : ©Ananí Chavez, PAM ; Cambodge : ©Vanna Sokheng, PAM ; Congo : ©Alice Rahmoun, PAM ; Laos : ©Ildiko Hamos, PAM.
