Q&A avec Nathalie Brindeau, responsable des projets d’autonomisation des femmes chez Stop Hunger

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Nathalie Brindeau est la directrice Europe de Stop Hunger et dirige également les projets d'autonomisation des femmes de l'organisation.

Franco-américaine, Nathalie a toujours aimé travailler avec des équipes internationales : d'abord dans les opérations et à la formation pour les parcs Disney (Floride et Paris), puis chez Sodexo en tant que responsable des ressources humaines pour des équipes en Afrique, Talent Director pour les bases vies et DRH pour l’Europe et l’Amérique du Nord. Sans oublier qu’en 2000, elle prend une année sabbatique pour faire le tour du monde avec son sac à dos. 

La lutte contre la faim est une cause pour laquelle elle s’est toujours engagée. Ayant passé de nombreuses années à faire du bénévolat avant de rejoindre Stop Hunger, elle croit fermement au pouvoir de l'éducation et de la formation pour transformer les vies.

Parlez-nous de votre rôle au sein de Stop Hunger.

Stop Hunger a été créé par des employés de Sodexo il y a 26 ans. Elle est aujourd’hui l’unique cause philanthropique de l'entreprise. De par son histoire, elle reste un mouvement incarné par ses employés. 
En tant que directrice de la zone Europe, mon rôle est d'encourager les équipes de notre partenaire fondateur, Sodexo, à participer aux actions Stop Hunger. Je veux dire par là qu'il faut s'assurer que les différentes entités régionales organisent des activités de collecte de fonds et de nourriture avec des ONG partenaires et qu'elles attirent autant de volontaires que possible pour soutenir les communautés dans le besoin. Mon rôle est également de partager les bonnes pratiques, et, bien sûr, d’optimiser notre impact. 
Dans le cadre de mon travail, je dirige également les initiatives développant l'autonomisation des femmes, l'une de nos priorités chez Stop Hunger.  

Pourquoi Stop Hunger met-il l'accent sur l'autonomisation des femmes ?

Il a été montré que l'autonomisation des femmes est l'un des moyens les plus efficaces d'éradiquer la faim. En effet, ce sont les premières à se sacrifier pour sortir leurs familles et leurs communautés de l'insécurité alimentaire et de l'extrême vulnérabilité lorsqu’elles en ont l’occasion.

Pourtant, alors que près de 70% des femmes employées en Asie du Sud travaillent dans l'agriculture, tout comme plus de 60% des femmes employées en Afrique subsaharienne, les femmes ne représentent que 20% des propriétaires terriens dans le monde. En plus les chiffres montrent qu’elles ont 27% plus risque d’être victimes d’insécurité alimentaire grave que les hommes. 
Nous savons que leur offrir une formation et soutenir leur employabilité peut réellement transformer leur vie et celle de leur famille.

Que fait Stop Hunger pour soutenir l'autonomisation des femmes ?

Stop Hunger mène des projets d'autonomisation des femmes depuis 2016, et a lancé son fonds mondial pour l'autonomisation des femmes en 2019. Depuis lors, nous avons contribué à changer la vie de plus de 30 000 femmes dans 32 pays. Nous travaillons en partenariat avec des ONG, qu'il s'agisse de partenaires mondiaux tels que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies et CARE, ou d'organisations caritatives locales. Nous leur apportons d’abord un soutien financier - un chiffre qui s’élève à 6,5 millions de dollars US au cours des six dernières années. 
Mais surtout, nous collaborons et fournissons une expertise technique, en nous appuyant sur l'écosystème de notre partenaire fondateur, Sodexo. 

Par exemple, nous facilitons le mécénat de compétences, en envoyant des experts de Sodexo apporter leur savoir-faire dans le cadre de missions qui durent de trois jours à deux semaines. Ces experts ont entre autres collaboré au programme d'alimentation scolaire du PAM en Amérique latine, en Asie et en Afrique, et au travail de suivi nutritionnel de CARE en Haïti.

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Fleurette Alexis, laureate, Stop Hunger Award 2022;  Nathalie Brindeau, Stop Hunger; Magali Benjamin, CARE. © Michel Richard

Qu'aimez-vous le plus dans votre travail ?

Le sentiment de faire une différence. Pouvoir aider une famille quelque part à sortir d'une grave insécurité alimentaire, ou aider une femme à obtenir un emploi décent pour vivre une vie meilleure. 
Et je suis époustouflée par la générosité des personnes que je rencontre : tous les jours, je croise des gens formidables qui se sont engagés pour aider les autres et cela me donne de l'espoir.
J’aime sincèrement mettre mon expérience et mes compétences au service d’un monde meilleur et plus juste. 

Qu'est-ce qui vous paraît le plus difficile ?

La lutte contre la faim est un combat acharné. Notre planète fournit pourtant assez de ressources pour nourrir tout le monde. Pourquoi 800 millions de personnes sont-elles condamnées à avoir faim... alors qu’à côté de ça, nous gaspillons un tiers de la production mondiale de nourriture. 
Et puis nous voyons l’impact dévastateur des conflits - prenez l'exemple de ce qui se passe en Ukraine – c’est la source de beaucoup de frustration. 
Comment pouvons-nous y remédier ? En changeant les mentalités et les habitudes. Pas facile, et je suis convaincue que l'éducation en est la clé... 

Quel espoir avez-vous pour l'avenir ?

Un avenir pérenne et équitable pour tous, avec une meilleure gestion des ressources pour que chacun puisse manger à sa faim et aller à l'école.

Quel message avez-vous pour les supporters de Stop Hunger ?

Nous avons la possibilité d’aider à sauver des vies, mais nous ne pouvons pas le faire seuls. Chaque fois que vous nous aidez, nous faisons un pas dans la bonne direction. 
Merci pour votre engagement en tant que bénévole. Votre énergie et vos compétences ont un impact direct et positif sur nos bénéficiaires. Et merci à nos donateurs. Chaque euro récolté est un repas que nous pouvons offrir à une personne qui en a besoin, ou une contribution à un programme de formation qui pourra aider quelqu'un durablement en lui permettant de trouver un emploi et gagner décemment sa vie.

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Donc, à tous les supporters de Stop Hunger, je voudrais vous dire merci, et ne lâchons rien !
 

Q&A avec Nathalie Brindeau, responsable des projets d’autonomisation des femmes chez Stop Hunger